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Providence Canyon : L’odyssée littéraire de Corinne Cotereau

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Providence Canyon : L'odyssée littéraire de Corinne Cotereau

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Êtes-vous prêt à découvrir comment un parcours de vie marqué par la mobilité internationale peut se transformer en une œuvre littéraire captivante ? Dans cet épisode de 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, Gauthier Seys reçoit Corinne Cotereau, autrice de son premier roman Providence Canyon. Corinne nous plonge dans son histoire personnelle, où chaque déménagement, conséquence de la séparation de ses parents, a façonné son identité et sa vision du monde. Elle nous raconte comment, à seulement 14 ans, elle a trouvé refuge dans la peinture et la littérature, des passions qui l’ont guidée vers des études en droit international.

Son parcours l’a menée à travers le Canada, la Belgique, et l’Espagne, avant de poser ses valises à San Diego. En tant qu’expatriée, Corinne a dû faire face à de nombreux défis d’intégration, notamment en Espagne, où elle a ressenti les complexités de la vie d’expatriée. Ce retour sur son expérience est précieux pour tous ceux qui envisagent une mobilité internationale ou qui se trouvent dans une situation similaire. Après un retour en France, une période de questionnement personnel l’a poussée à redécouvrir ses passions pour la peinture et l’écriture.

La pandémie a été un catalyseur pour Corinne, lui offrant l’opportunité de se remettre à l’écriture. Grâce à l’aide d’une amie libraire, elle a réussi à publier son roman, qui explore des thèmes universels tels que l’identité et les choix de vie. Les réflexions de Corinne sur son expérience d’expatriée et son vécu entre deux cultures résonnent profondément avec ceux qui partagent cette réalité. Dans cet épisode, nous abordons des sujets essentiels pour les Français dans le monde, notamment les défis de l’expatriation, le retour en France, et les ressources disponibles pour les expatriés.

Ne manquez pas cette interview inspirante qui met en lumière le parcours d’une femme déterminée à naviguer entre ses racines et ses aspirations. Que vous soyez déjà expatrié, en projet d’étudier à l’étranger, ou simplement curieux des histoires des Français de l’étranger, cet épisode de 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde est fait pour vous. Écoutez dès maintenant pour découvrir comment la créativité peut émerger des défis de la vie d’expatriée et comment chaque expérience peut nourrir notre identité.

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http://www.corinnecotereau.com/

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Podcast n°2370 (Décembre 2024) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Transcription de l’épisode :

Gauthier Seys Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gauthier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Corinne Cotereau, direction San Diego. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Corinne Cotereau françaisdanslemonde.fr Gauthier Seys C’est son premier roman publié, ça s’appelle Providence Canyon, c’est sorti chez… Albain Michel. Ça vient de rafler le prix des lecteurs Notre Temps. Et je félicite du coup Corinne qui arrive sur la radio des Français dans le monde pour la première fois. Bonjour Corinne. Corinne Cotereau Bonjour Gauthier, merci de m’accueillir. Gauthier Seys Je suis très content de t’accueillir. On salue l’équipe de Frenchwink. Tu as découvert la radio grâce à ce podcast. Corinne Cotereau Oui, absolument. J’ai découvert la radio. Je suivais French Wing sur LinkedIn. C’est tout un petit milieu, finalement. J’ai écouté leur parcours très inspirant. Et voilà. Gauthier Seys Écoute, on va maintenant écouter le tien. On va écouter ton parcours. Un parcours qui a eu plein de rebondissements. Ça commence à Créteil. On est dans la banlieue parisienne, mais tes parents se séparent. Beaucoup de déménagement. Tu vas être en Haute-Savoie, en Bourgogne, etc. Jusqu’à ce qu’à 14 ans, tu reviennes vivre à Paris. Et là, un petit choc, à 14 ans, tu te rends compte que tu n’es plus en contact avec la nature et tu commences à découvrir l’évasion à travers la peinture, la lecture, un petit peu d’artistique dans tout ça. Corinne Cotereau Oui, c’est ça. À 14 ans, je m’amuse à faire des reproductions de Van Gogh à l’acrylique et je me mets à lire. Et c’est des portes qui s’ouvrent. Je n’ai pas de culture, il n’y a pas de culture chez moi, mais dans les livres… Je te signule, je vais faire trop bien ces lectures. Gauthier Seys Alors tu te dis aussi qu’il faut bosser à l’école, tu te lances dans le droit international, sachant que dans le droit international, c’est surtout le mot international qui va te passionner. D’ailleurs, tu vas avoir l’occasion de faire un stage au Canada, puis de travailler en Belgique. Et puis, quand on a une petite passion pour l’international, on rencontre un mari qui est canadien. C’est toujours plus pratique. Ça assure de se promener dans le monde. Vous aurez votre première fille. Et puis, quelques… Tant plus tard, vous allez vivre une aventure en famille en Espagne. Tu te souviens de tes premiers jours au soleil espagnol ? Corinne Cotereau Oui, je me souviens. L’Espagne, c’est magnifique. On en a profité tous les week-ends. On était sortis. On a bien profité. Surtout que Tolède, c’est un musée à air ouvert. C’est vraiment exceptionnel. Mais ce que j’ai gardé de souvenir de l’Espagne, c’est que c’était très difficile de s’intégrer en tant qu’expat. Surtout à Tolède. Peut-être à Madrid, ça aurait été plus facile. Mais à Tolède, c’était quand même assez grégaire. Et j’avais du mal. Les gens n’étaient pas curieux. Les mamans à la sortie de l’école, parce que je ne travaillais pas à l’époque, ce n’était pas l’idéal. Il n’y avait pas d’autres Français. Autant dire que j’ai vachement bossé mon espagnol et ça m’a bien aidé. Ensuite, Gauthier Seys c’est retour à Toulouse. Il y a un deuxième enfant qui arrive. Et puis, monsieur qui bosse dans l’aéronautique. On lui propose un job aux USA, vous allez vous installer à San Diego en 2006, avec les enfants qui ont 5 et 7 ans. Tu t’es donc retrouvée femme d’expat, et ce n’est pas un rôle facile, place du conjoint accompagnateur. Corinne Cotereau Et voilà, c’est ça. Alors évidemment, moi j’étais ravie de partir, parce qu’en plus j’avais retrouvé un CDI, mais je ne m’épanouissais pas du tout, et je savais que ça allait être une expérience fantastique pour les enfants, puisqu’on les a mis tout de suite en école américaine. Mais moi, au bout de six mois, je me rends compte que ma place à moi, elle n’est vraiment pas si jolie que ça, parce que mes enfants parlent anglais, ils commencent à corriger mon accent. Ça, ça ne te valorise pas trop. Et en fait, tout bascule une nuit dans le désert. C’est curieux, mais dans mon parcours de vie, le désert m’inspire énormément. On va camper dans le parc de Ausha Tree. Et c’est tellement extraordinaire, le décor, la luminosité. tout ce que je ne connais pas, en fait. Je n’endors pas de la nuit et le lendemain, je me dis, je prends cette décision, il faut absolument que tu prennes des cours de peinture et que tu te remettes, que tu t’autorises, en fait, à suivre ce chemin créatif que tu as mis de côté depuis des années. Gauthier Seys Tu es sur Astrui. Corinne Cotereau Voilà, ça me prend un petit moment et je vais prendre des cours de dessin, des cours de peinture, je vais acheter du matériel de peinture, chose que je ne voulais pas faire parce que, bon, ça, c’est une voie qui mène à… On ne sait pas. C’est toujours un peu… C’est très risqué de se lancer dans la créativité, mais je sens que ça va me faire du bien. Et voilà, je me réoriente là-dedans et je deviens peintre. Gauthier Seys 2009, retour en France. Là, vous réalisez un petit rêve, ouvrir une maison d’hôte. Tu la rénoves, tu t’en occupes, tu la gères. Tu as un peu le temps aussi pour écrire, pour peindre. D’ailleurs, tu vas écrire un premier roman. Et là, tu l’envoies aux éditeurs, qui… te répondent c’est pas bien, c’est nul, enfin tous les trucs très motivants qui donnent envie d’écrire un autre livre finalement. Corinne Cotereau Oui, c’est ça. Par rapport à ces lettres-là, je me dis, finalement, pour qui je me prends ? La littérature, ce n’est pas pour moi. Ce n’est vraiment pas quelque chose qui est à ma portée. Donc, j’abandonne, je me décourage. Je me décourage assez facilement. Donc, les lettres de refus, ça me refroidit pas mal. Gauthier Seys Alors, tu as comme la spécialité d’aimer les voyages. 2020, c’est parti. On retourne à Sandigo. Alors la petite différence, c’est que les enfants vivent leur vie, ils ont grandi, ils ne sont plus à la maison. Et puis tu as perdu ta maman, on va rentrer dans la période de la pandémie, bloqué à la maison. Ce n’est pas un très bon souvenir. Corinne Cotereau Non, le mois de mars 2020, ça a été assez cauchemardesque parce que c’est une prise de conscience de beaucoup de choses. Il y a beaucoup de choses qui se télescopent, je ne sais plus où est ma place dans la vie. Je ne suis plus la mère de… parce que je ne peux pas… de protéger mes enfants. Je suis coincée, les frontières enfermées, je suis coincée aux États-Unis et mes enfants n’ont que 18 et 20 ans. Je ne suis plus la fille d’eux parce que j’ai perdu ma mère. Je ne suis plus artiste parce que la galerie qui devait m’exposer a fermé ses portes. Et au final, je remets pas mal de choses en question jusqu’à ce mois d’avril où je ne sais pas pourquoi, là, je me dis quand même, il faut que tu prennes ta vie en main. Il faut que tu trouves un objectif, un chemin à toi. Et donc, je vais sur Google Maps, parce qu’on s’échappe comme on peut pendant le confinement. Je vais sur Google Maps, et l’idée, c’était de choisir, de trouver des endroits pour camper dans le désert, dans le désert qu’on connaît assez bien, le désert d’Anzaborrego, qui est à deux heures de San Diego. Et je tombe sur une voie de chemin de fer abandonnée qui me conduit à une photo que j’ouvre, et à partir de là, mon destin bascule. Gauthier Seys Alors, en effet, ça t’inspire, ça te donne envie de reprendre la plume, chose que tu veux faire. En plus, on a un peu le temps à ce moment-là. C’est toujours cette pandémie. Pendant 18 mois, tu écris. Tu apprends d’ailleurs avec des choses en ligne à améliorer ton écriture. Et en septembre 2021, tu vas donner le manuscrit à une amie qui va dire c’est vachement bien. Elle va te motiver et toi, ça va te donner envie de contacter par Instagram un auteur. Corinne Cotereau Oui, c’est ça. Cette amie, elle est libraire, donc je lui fais confiance. Mais en même temps, je me dis, bon, les éditeurs parisiens, tous les éditeurs ne m’attendent pas. Tout le monde s’est mis à écrire pendant le confinement, en plus. Donc, je sais très bien que les maisons d’édition sont débordées. Moi, ce que je veux d’abord, c’est m’assurer que mon manuscrit ait des qualités littéraires. Donc, je contacte cet auteur qui s’appelle Gérard de Cortance sur Instagram. Et je lui demande son avis sur les dix premières pages. Et il me répond très gentiment qu’il est prêt à lire l’entièreté du manuscrit et à me donner son avis. Je ne m’attends pas à grand-chose, mais je suis ravie qu’il m’ait répondu déjà. Et au bout de cinq semaines, il me répond un mail très gentil. Il m’appelle Cher Corinne Déjà, il y a un pas qui est franchi. Et il me dit qu’il a eu un immense plaisir à lire mon manuscrit et qu’il le transmet tout de suite aux éditions Albain Michel. Gauthier Seys Est-ce qu’il s’avère que ce… Cet auteur travaille aussi chez Albain Michel. Et bien là, c’est un bon alignement des planètes. Tu signes et puis ça sort il y a quelques mois. Providence Canyon, une belle maison quand même, Albain Michel. Corinne Cotereau Oui, je ne pouvais pas rêver mieux. Quand je vais signer mon contrat, que je rentre dans le hall et que je tombe sur les portraits d’Amélie Nothomb, d’Éric-Emmanuel Schmitt, Catherine Pancol, Bernard Werber, enfin, les Rolls de la maison. Je suis très impressionnée, je me demande sincèrement ce que je fais là. C’est incroyable, c’est un conte de fées. Gauthier Seys Et le jour où tu as le livre dans tes mains, imprimé avec le logo de la maison d’édition Albin Michel, tu dis quoi ? Corinne Cotereau Mais je n’y crois pas, je n’y crois pas parce que c’est tellement incroyable. Quand j’écrivais cette histoire, jamais je n’aurais imaginé qu’elle serait publiée. Parce que j’écrivais pour me faire du bien, c’était essentiellement cathartique. Et puis pendant l’écriture, moi, ça m’a permis de me planquer, en fait, de m’éloigner de l’actualité et d’être dans mon désert avec mes personnages dans ma cabane. Et mon mari a trouvé ça très compliqué, mais moi, j’ai adoré cette période. Gauthier Seys Alors, est-ce que tu peux me pitcher l’histoire en quelques mots de Providence Canyon ? Corinne Cotereau Alors, Providence Canyon, c’est deux histoires en parallèle. D’abord, c’est l’histoire de JB, donc Jean-Baptiste, un Français qui a émigré aux États-Unis dans la vingtaine. et qu’on retrouve à 50 ans. Il vit dans un désert et dans un camping, seul au milieu du monde finalement. Il vit reclus là et sa seule passion c’est de patiner sur la route des alentours. Et sa vie est bousculée quand il tombe sur un carnet qui est rédigé en français. Il est le seul à comprendre le contenu de ce carnet. Et en parallèle, on suit l’histoire de Paul Carter, qui est lui missionné pour réhabiliter la voie de chemin de fer du coin. Parce que ce pont que je découvre en photo, il est extraordinaire. Et qu’il y a un milliardaire derrière qui se dit, il y a de l’argent à se faire si on réhabilite cette ligne de chemin de fer pour le tourisme. Gauthier Seys La suite est à découvrir. Le lien pour trouver le livre est présent dans ce podcast. Corinne, te voilà autrice française. Basé aux Etats-Unis, tu avais envie d’international, tu en as eu. Tu as eu un petit peu de Canada, un peu d’Espagne, plein de villes en France. Aujourd’hui, ta vie à San Diego, c’est comment ? Est-ce que c’est là que tu te sens bien ? Est-ce que tu y as des racines qui ont commencé à pousser ? Corinne Cotereau Oui, j’ai les racines qui ont commencé à pousser, mais en même temps, je me sens très française. J’ai besoin de rentrer en France. J’ai trouvé cet équilibre maintenant. On a la chance de pouvoir rentrer en France quelques mois puisqu’on a gardé notre maison d’hôte et je fais encore maison d’hôte de temps en temps. Et là, c’est la vie parfaite, quoi. Avoir le déracinement et les racines françaises, la culture française, la langue française, tout ce qui me manquait pendant le Covid, je l’ai encore. Et puis, les États-Unis, c’est extraordinaire parce qu’on s’autorise à faire plein de choses. Je pense que si je n’avais pas habité aux États-Unis, Je serais restée juriste et j’aurais été malheureuse. Voilà. Mais je serais peut-être directrice du Honnick. J’aurais peut-être une Tesla. Je ne sais pas. Gauthier Seys Avoir une Tesla aux Etats-Unis aujourd’hui, c’est le minimum, j’ai envie de dire. Corinne Cotereau Non, moi, ce n’est vraiment pas des choses qui me… Je ne suis pas du tout dans les biens matériels. Voilà. Sinon, je ne me serais pas lancée dans cette voie artistique. Gauthier Seys Du coup, ce que tu… Corinne Cotereau Parce que ce n’est vraiment pas de bonne… Gauthier Seys Ce que tu aimes le plus, c’est les décors autour de San Diego, c’est assez incroyable. Il y a vraiment des canyons incroyables et tout ça. Tu profites de ces décors, tu y vas, tu voyages encore beaucoup ? Corinne Cotereau Oui, tous les week-ends, on est sortis. Le truc formidable à San Diego, c’est qu’il y a un climat extraordinaire. Donc là, c’est l’hiver, mais ça ne paraît pas. Il y a un sapin pour Noël, c’est comme ça qu’on sait que Noël arrive. Ça ne paraît pas, pas vraiment. Il n’y a pas de saison. Donc, ça nous permet d’aller nous promener. On était encore à Tucson le week-end dernier. On a campé. C’était formidable. Gauthier Seys Et puis, quand tu peux, retour en France. La charcuterie, le fromage, le bon vin. Corinne Cotereau Le bon vin. Ceci dit, on mange de mieux en mieux aux États-Unis. Trader Joe’s a fait énormément de bien à la gastronomie américaine. Non, non, moi, je ne me plains pas. Ça va beaucoup mieux. Bon, après, il y a la situation politique. Mais bon, ça va. Gauthier Seys On n’a pas beaucoup de leçons à donner en France en ce moment, question politique. Non, Corinne Cotereau c’est vrai que c’est bon. Gauthier Seys Corinne Cottero, ça s’appelle Providence Canyon, très content d’avoir fait ta connaissance. C’est un beau parcours, plein de rebondissements. Tu penses qu’à 14 ans, cette petite fille dans cet appartement à Paris pouvait avoir ce destin ? Corinne Cotereau Non, jamais elle n’aurait imaginé ça, cette petite fille à 14 ans, c’est clair. Elle a eu beaucoup de chance et c’est des belles rencontres c’était des portes à ouvrir c’est le message aussi que j’essaye de faire passer dans mon livre c’est qu’en fait on a tous les clés de notre prison et qu’à un moment donné il faut faire des choix avant d’en parler avant, il faut oser Gauthier Seys Tu seras ma belle rencontre du jour Corine Merci beaucoup Gauthier Au plaisir de te retrouver Avec plaisir Corinne Cotereau point fr
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Providence Canyon : L'odyssée littéraire de Corinne Cotereau

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Son parcours l’a menée à travers le Canada, la Belgique, et l’Espagne, avant de poser ses valises à San Diego. En tant qu’expatriée, Corinne a dû faire face à de nombreux défis d’intégration, notamment en Espagne, où elle a ressenti les complexités de la vie d’expatriée. Ce retour sur son expérience est précieux pour tous ceux qui envisagent une mobilité internationale ou qui se trouvent dans une situation similaire. Après un retour en France, une période de questionnement personnel l’a poussée à redécouvrir ses passions pour la peinture et l’écriture.

La pandémie a été un catalyseur pour Corinne, lui offrant l’opportunité de se remettre à l’écriture. Grâce à l’aide d’une amie libraire, elle a réussi à publier son roman, qui explore des thèmes universels tels que l’identité et les choix de vie. Les réflexions de Corinne sur son expérience d’expatriée et son vécu entre deux cultures résonnent profondément avec ceux qui partagent cette réalité. Dans cet épisode, nous abordons des sujets essentiels pour les Français dans le monde, notamment les défis de l’expatriation, le retour en France, et les ressources disponibles pour les expatriés.

Ne manquez pas cette interview inspirante qui met en lumière le parcours d’une femme déterminée à naviguer entre ses racines et ses aspirations. Que vous soyez déjà expatrié, en projet d’étudier à l’étranger, ou simplement curieux des histoires des Français de l’étranger, cet épisode de 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde est fait pour vous. Écoutez dès maintenant pour découvrir comment la créativité peut émerger des défis de la vie d’expatriée et comment chaque expérience peut nourrir notre identité.

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Transcription de l’épisode :

Gauthier Seys Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gauthier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Corinne Cotereau, direction San Diego. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Corinne Cotereau françaisdanslemonde.fr Gauthier Seys C’est son premier roman publié, ça s’appelle Providence Canyon, c’est sorti chez… Albain Michel. Ça vient de rafler le prix des lecteurs Notre Temps. Et je félicite du coup Corinne qui arrive sur la radio des Français dans le monde pour la première fois. Bonjour Corinne. Corinne Cotereau Bonjour Gauthier, merci de m’accueillir. Gauthier Seys Je suis très content de t’accueillir. On salue l’équipe de Frenchwink. Tu as découvert la radio grâce à ce podcast. Corinne Cotereau Oui, absolument. J’ai découvert la radio. Je suivais French Wing sur LinkedIn. C’est tout un petit milieu, finalement. J’ai écouté leur parcours très inspirant. Et voilà. Gauthier Seys Écoute, on va maintenant écouter le tien. On va écouter ton parcours. Un parcours qui a eu plein de rebondissements. Ça commence à Créteil. On est dans la banlieue parisienne, mais tes parents se séparent. Beaucoup de déménagement. Tu vas être en Haute-Savoie, en Bourgogne, etc. Jusqu’à ce qu’à 14 ans, tu reviennes vivre à Paris. Et là, un petit choc, à 14 ans, tu te rends compte que tu n’es plus en contact avec la nature et tu commences à découvrir l’évasion à travers la peinture, la lecture, un petit peu d’artistique dans tout ça. Corinne Cotereau Oui, c’est ça. À 14 ans, je m’amuse à faire des reproductions de Van Gogh à l’acrylique et je me mets à lire. Et c’est des portes qui s’ouvrent. Je n’ai pas de culture, il n’y a pas de culture chez moi, mais dans les livres… Je te signule, je vais faire trop bien ces lectures. Gauthier Seys Alors tu te dis aussi qu’il faut bosser à l’école, tu te lances dans le droit international, sachant que dans le droit international, c’est surtout le mot international qui va te passionner. D’ailleurs, tu vas avoir l’occasion de faire un stage au Canada, puis de travailler en Belgique. Et puis, quand on a une petite passion pour l’international, on rencontre un mari qui est canadien. C’est toujours plus pratique. Ça assure de se promener dans le monde. Vous aurez votre première fille. Et puis, quelques… Tant plus tard, vous allez vivre une aventure en famille en Espagne. Tu te souviens de tes premiers jours au soleil espagnol ? Corinne Cotereau Oui, je me souviens. L’Espagne, c’est magnifique. On en a profité tous les week-ends. On était sortis. On a bien profité. Surtout que Tolède, c’est un musée à air ouvert. C’est vraiment exceptionnel. Mais ce que j’ai gardé de souvenir de l’Espagne, c’est que c’était très difficile de s’intégrer en tant qu’expat. Surtout à Tolède. Peut-être à Madrid, ça aurait été plus facile. Mais à Tolède, c’était quand même assez grégaire. Et j’avais du mal. Les gens n’étaient pas curieux. Les mamans à la sortie de l’école, parce que je ne travaillais pas à l’époque, ce n’était pas l’idéal. Il n’y avait pas d’autres Français. Autant dire que j’ai vachement bossé mon espagnol et ça m’a bien aidé. Ensuite, Gauthier Seys c’est retour à Toulouse. Il y a un deuxième enfant qui arrive. Et puis, monsieur qui bosse dans l’aéronautique. On lui propose un job aux USA, vous allez vous installer à San Diego en 2006, avec les enfants qui ont 5 et 7 ans. Tu t’es donc retrouvée femme d’expat, et ce n’est pas un rôle facile, place du conjoint accompagnateur. Corinne Cotereau Et voilà, c’est ça. Alors évidemment, moi j’étais ravie de partir, parce qu’en plus j’avais retrouvé un CDI, mais je ne m’épanouissais pas du tout, et je savais que ça allait être une expérience fantastique pour les enfants, puisqu’on les a mis tout de suite en école américaine. Mais moi, au bout de six mois, je me rends compte que ma place à moi, elle n’est vraiment pas si jolie que ça, parce que mes enfants parlent anglais, ils commencent à corriger mon accent. Ça, ça ne te valorise pas trop. Et en fait, tout bascule une nuit dans le désert. C’est curieux, mais dans mon parcours de vie, le désert m’inspire énormément. On va camper dans le parc de Ausha Tree. Et c’est tellement extraordinaire, le décor, la luminosité. tout ce que je ne connais pas, en fait. Je n’endors pas de la nuit et le lendemain, je me dis, je prends cette décision, il faut absolument que tu prennes des cours de peinture et que tu te remettes, que tu t’autorises, en fait, à suivre ce chemin créatif que tu as mis de côté depuis des années. Gauthier Seys Tu es sur Astrui. Corinne Cotereau Voilà, ça me prend un petit moment et je vais prendre des cours de dessin, des cours de peinture, je vais acheter du matériel de peinture, chose que je ne voulais pas faire parce que, bon, ça, c’est une voie qui mène à… On ne sait pas. C’est toujours un peu… C’est très risqué de se lancer dans la créativité, mais je sens que ça va me faire du bien. Et voilà, je me réoriente là-dedans et je deviens peintre. Gauthier Seys 2009, retour en France. Là, vous réalisez un petit rêve, ouvrir une maison d’hôte. Tu la rénoves, tu t’en occupes, tu la gères. Tu as un peu le temps aussi pour écrire, pour peindre. D’ailleurs, tu vas écrire un premier roman. Et là, tu l’envoies aux éditeurs, qui… te répondent c’est pas bien, c’est nul, enfin tous les trucs très motivants qui donnent envie d’écrire un autre livre finalement. Corinne Cotereau Oui, c’est ça. Par rapport à ces lettres-là, je me dis, finalement, pour qui je me prends ? La littérature, ce n’est pas pour moi. Ce n’est vraiment pas quelque chose qui est à ma portée. Donc, j’abandonne, je me décourage. Je me décourage assez facilement. Donc, les lettres de refus, ça me refroidit pas mal. Gauthier Seys Alors, tu as comme la spécialité d’aimer les voyages. 2020, c’est parti. On retourne à Sandigo. Alors la petite différence, c’est que les enfants vivent leur vie, ils ont grandi, ils ne sont plus à la maison. Et puis tu as perdu ta maman, on va rentrer dans la période de la pandémie, bloqué à la maison. Ce n’est pas un très bon souvenir. Corinne Cotereau Non, le mois de mars 2020, ça a été assez cauchemardesque parce que c’est une prise de conscience de beaucoup de choses. Il y a beaucoup de choses qui se télescopent, je ne sais plus où est ma place dans la vie. Je ne suis plus la mère de… parce que je ne peux pas… de protéger mes enfants. Je suis coincée, les frontières enfermées, je suis coincée aux États-Unis et mes enfants n’ont que 18 et 20 ans. Je ne suis plus la fille d’eux parce que j’ai perdu ma mère. Je ne suis plus artiste parce que la galerie qui devait m’exposer a fermé ses portes. Et au final, je remets pas mal de choses en question jusqu’à ce mois d’avril où je ne sais pas pourquoi, là, je me dis quand même, il faut que tu prennes ta vie en main. Il faut que tu trouves un objectif, un chemin à toi. Et donc, je vais sur Google Maps, parce qu’on s’échappe comme on peut pendant le confinement. Je vais sur Google Maps, et l’idée, c’était de choisir, de trouver des endroits pour camper dans le désert, dans le désert qu’on connaît assez bien, le désert d’Anzaborrego, qui est à deux heures de San Diego. Et je tombe sur une voie de chemin de fer abandonnée qui me conduit à une photo que j’ouvre, et à partir de là, mon destin bascule. Gauthier Seys Alors, en effet, ça t’inspire, ça te donne envie de reprendre la plume, chose que tu veux faire. En plus, on a un peu le temps à ce moment-là. C’est toujours cette pandémie. Pendant 18 mois, tu écris. Tu apprends d’ailleurs avec des choses en ligne à améliorer ton écriture. Et en septembre 2021, tu vas donner le manuscrit à une amie qui va dire c’est vachement bien. Elle va te motiver et toi, ça va te donner envie de contacter par Instagram un auteur. Corinne Cotereau Oui, c’est ça. Cette amie, elle est libraire, donc je lui fais confiance. Mais en même temps, je me dis, bon, les éditeurs parisiens, tous les éditeurs ne m’attendent pas. Tout le monde s’est mis à écrire pendant le confinement, en plus. Donc, je sais très bien que les maisons d’édition sont débordées. Moi, ce que je veux d’abord, c’est m’assurer que mon manuscrit ait des qualités littéraires. Donc, je contacte cet auteur qui s’appelle Gérard de Cortance sur Instagram. Et je lui demande son avis sur les dix premières pages. Et il me répond très gentiment qu’il est prêt à lire l’entièreté du manuscrit et à me donner son avis. Je ne m’attends pas à grand-chose, mais je suis ravie qu’il m’ait répondu déjà. Et au bout de cinq semaines, il me répond un mail très gentil. Il m’appelle Cher Corinne Déjà, il y a un pas qui est franchi. Et il me dit qu’il a eu un immense plaisir à lire mon manuscrit et qu’il le transmet tout de suite aux éditions Albain Michel. Gauthier Seys Est-ce qu’il s’avère que ce… Cet auteur travaille aussi chez Albain Michel. Et bien là, c’est un bon alignement des planètes. Tu signes et puis ça sort il y a quelques mois. Providence Canyon, une belle maison quand même, Albain Michel. Corinne Cotereau Oui, je ne pouvais pas rêver mieux. Quand je vais signer mon contrat, que je rentre dans le hall et que je tombe sur les portraits d’Amélie Nothomb, d’Éric-Emmanuel Schmitt, Catherine Pancol, Bernard Werber, enfin, les Rolls de la maison. Je suis très impressionnée, je me demande sincèrement ce que je fais là. C’est incroyable, c’est un conte de fées. Gauthier Seys Et le jour où tu as le livre dans tes mains, imprimé avec le logo de la maison d’édition Albin Michel, tu dis quoi ? Corinne Cotereau Mais je n’y crois pas, je n’y crois pas parce que c’est tellement incroyable. Quand j’écrivais cette histoire, jamais je n’aurais imaginé qu’elle serait publiée. Parce que j’écrivais pour me faire du bien, c’était essentiellement cathartique. Et puis pendant l’écriture, moi, ça m’a permis de me planquer, en fait, de m’éloigner de l’actualité et d’être dans mon désert avec mes personnages dans ma cabane. Et mon mari a trouvé ça très compliqué, mais moi, j’ai adoré cette période. Gauthier Seys Alors, est-ce que tu peux me pitcher l’histoire en quelques mots de Providence Canyon ? Corinne Cotereau Alors, Providence Canyon, c’est deux histoires en parallèle. D’abord, c’est l’histoire de JB, donc Jean-Baptiste, un Français qui a émigré aux États-Unis dans la vingtaine. et qu’on retrouve à 50 ans. Il vit dans un désert et dans un camping, seul au milieu du monde finalement. Il vit reclus là et sa seule passion c’est de patiner sur la route des alentours. Et sa vie est bousculée quand il tombe sur un carnet qui est rédigé en français. Il est le seul à comprendre le contenu de ce carnet. Et en parallèle, on suit l’histoire de Paul Carter, qui est lui missionné pour réhabiliter la voie de chemin de fer du coin. Parce que ce pont que je découvre en photo, il est extraordinaire. Et qu’il y a un milliardaire derrière qui se dit, il y a de l’argent à se faire si on réhabilite cette ligne de chemin de fer pour le tourisme. Gauthier Seys La suite est à découvrir. Le lien pour trouver le livre est présent dans ce podcast. Corinne, te voilà autrice française. Basé aux Etats-Unis, tu avais envie d’international, tu en as eu. Tu as eu un petit peu de Canada, un peu d’Espagne, plein de villes en France. Aujourd’hui, ta vie à San Diego, c’est comment ? Est-ce que c’est là que tu te sens bien ? Est-ce que tu y as des racines qui ont commencé à pousser ? Corinne Cotereau Oui, j’ai les racines qui ont commencé à pousser, mais en même temps, je me sens très française. J’ai besoin de rentrer en France. J’ai trouvé cet équilibre maintenant. On a la chance de pouvoir rentrer en France quelques mois puisqu’on a gardé notre maison d’hôte et je fais encore maison d’hôte de temps en temps. Et là, c’est la vie parfaite, quoi. Avoir le déracinement et les racines françaises, la culture française, la langue française, tout ce qui me manquait pendant le Covid, je l’ai encore. Et puis, les États-Unis, c’est extraordinaire parce qu’on s’autorise à faire plein de choses. Je pense que si je n’avais pas habité aux États-Unis, Je serais restée juriste et j’aurais été malheureuse. Voilà. Mais je serais peut-être directrice du Honnick. J’aurais peut-être une Tesla. Je ne sais pas. Gauthier Seys Avoir une Tesla aux Etats-Unis aujourd’hui, c’est le minimum, j’ai envie de dire. Corinne Cotereau Non, moi, ce n’est vraiment pas des choses qui me… Je ne suis pas du tout dans les biens matériels. Voilà. Sinon, je ne me serais pas lancée dans cette voie artistique. Gauthier Seys Du coup, ce que tu… Corinne Cotereau Parce que ce n’est vraiment pas de bonne… Gauthier Seys Ce que tu aimes le plus, c’est les décors autour de San Diego, c’est assez incroyable. Il y a vraiment des canyons incroyables et tout ça. Tu profites de ces décors, tu y vas, tu voyages encore beaucoup ? Corinne Cotereau Oui, tous les week-ends, on est sortis. Le truc formidable à San Diego, c’est qu’il y a un climat extraordinaire. Donc là, c’est l’hiver, mais ça ne paraît pas. Il y a un sapin pour Noël, c’est comme ça qu’on sait que Noël arrive. Ça ne paraît pas, pas vraiment. Il n’y a pas de saison. Donc, ça nous permet d’aller nous promener. On était encore à Tucson le week-end dernier. On a campé. C’était formidable. Gauthier Seys Et puis, quand tu peux, retour en France. La charcuterie, le fromage, le bon vin. Corinne Cotereau Le bon vin. Ceci dit, on mange de mieux en mieux aux États-Unis. Trader Joe’s a fait énormément de bien à la gastronomie américaine. Non, non, moi, je ne me plains pas. Ça va beaucoup mieux. Bon, après, il y a la situation politique. Mais bon, ça va. Gauthier Seys On n’a pas beaucoup de leçons à donner en France en ce moment, question politique. Non, Corinne Cotereau c’est vrai que c’est bon. Gauthier Seys Corinne Cottero, ça s’appelle Providence Canyon, très content d’avoir fait ta connaissance. C’est un beau parcours, plein de rebondissements. Tu penses qu’à 14 ans, cette petite fille dans cet appartement à Paris pouvait avoir ce destin ? Corinne Cotereau Non, jamais elle n’aurait imaginé ça, cette petite fille à 14 ans, c’est clair. Elle a eu beaucoup de chance et c’est des belles rencontres c’était des portes à ouvrir c’est le message aussi que j’essaye de faire passer dans mon livre c’est qu’en fait on a tous les clés de notre prison et qu’à un moment donné il faut faire des choix avant d’en parler avant, il faut oser Gauthier Seys Tu seras ma belle rencontre du jour Corine Merci beaucoup Gauthier Au plaisir de te retrouver Avec plaisir Corinne Cotereau point fr
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