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Anniversaire en prison pour le militant des droits de l’homme russe Oleg Orlov

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Oleg Orlov, figure historique de la défense des droits de l’homme, vient de passer son 71ème anniversaire en détention. Militant infatigable, co-président de Mémorial, l’ONG co-lauréate du prix Nobel de la Paix 2022, il a été condamné, en février 2024, à deux ans et demi de prison pour « discrédit de l’armée » à travers ses dénonciations de la guerre en Ukraine. Ses proches s’inquiètent de son état de santé.

Dans sa cage en verre de la salle d'audience du tribunal moscovite où il était jugé, Oleg Orlov était plongé dans un gros livre gris. En signe de protestation contre un procès dont l'issue était déterminée à l'avance, il lisait démonstrativement « Le Procès » de Frantz Kafka, refusant de prendre une part active aux débats, comme le faisaient les dissidents soviétiques.

Seule concession, il a prononcé un « dernier mot », transformant l'audience en tribune : « Nous nous souvenons de l'appel d'Alexeï (Navalny) : ''N'abandonnez pas''. Je voudrais ajouter : ne perdez pas courage, ne perdez pas votre optimisme. Après tout, la vérité est de notre côté. Ceux qui ont conduit notre pays dans le gouffre où il se trouve aujourd'hui représentent le vieux, le décrépit, le dépassé. Ils n'ont aucune image de l'avenir, mais uniquement de fausses images du passé, des mirages de la ''grandeur impériale''. »

« La vérité est de notre côté »

Oleg Orlov était accusé d'avoir signé une tribune contre les autorités russes parue sur le site de Mediapart, qu'il a ensuite traduite en russe et publiée sur Facebook. Il y accusait les troupes russes de tuer en masse les civils ukrainiens et déplorait la « victoire » en Russie des « forces les plus sombres », celles qui « rêvaient d'une revanche totale », après la chute de l'Union soviétique. « Je suis jugé pour un article de presse dans lequel j'ai qualifié le régime politique établi en Russie de totalitaire et de fasciste », a expliqué le militant à son procès. « Cet article a été écrit il y a plus d'un an. À l'époque, certaines de mes connaissances pensaient que j'exagérais. Mais aujourd'hui, il est évident que je n'exagérais pas. Dans notre pays, l'État contrôle à nouveau non seulement la vie sociale, politique et économique, mais il revendique également un contrôle total sur la culture, la pensée scientifique et envahit la vie privée. Il devient omniprésent ».

Depuis la dissolution par la justice de Memorial, en décembre 2021, puis le début de l'invasion russe en Ukraine deux mois plus tard, beaucoup de membres de l'ONG ont été poussés à l'exil. Mais Oleg Orlov a fait le choix de rester. « Il ne voulait pas fuir, il voulait rester dans son pays, mais il n'a jamais condamné ceux qui ont fait le choix inverse. Il m'a même conseillé de le faire », raconte Natalia Morozova, juriste de Memorial, aujourd'hui réfugiée en France.

« Il y a quelque part en lui cette idée selon laquelle il est plus facile pour un homme honnête d'être en prison que de porter, en liberté, la responsabilité de ce que fait son pays. Je pense qu'ils voulaient qu'il émigre pour éviter ce procès et ces discours flamboyants à son procès, qui resteront dans les annales judiciaires », affirme Svetlana Gannouchkina, une autre figure majeure de la défense des droits humains en Russie, placée, comme lui, sur la liste des « agents de l'étranger », et qui a aussi fait le choix de poursuivre son travail à Moscou auprès des migrants.

Lors de son « dernier mot » au tribunal, Oleg Orlov s'est aussi adressé à ses juges : « N'avez-vous pas peur de voir ce que devient notre pays, que vous aimez, vous aussi, probablement ? N'avez-vous pas peur que non seulement vous et vos enfants, mais aussi, que Dieu nous en préserve, vos petits-enfants, aient à vivre dans cette absurdité, cette dystopie ? »

« Il avait conscience des risques qu'il prenait, il avait la possibilité de partir, mais il a décidé de rester. En ce sens, je lui tire mon chapeau, c'est un héros », souligne pour sa part un vétéran de la défense des droits de l'homme, Lev Ponomarev, exilé en France. « C'est une personnalité héroïque avec une âme très douce. Il ne le montre pas souvent, mais c'est quelqu'un de très fiable, qui vient en aide quand on en a besoin », souligne Svetlana Gannouchkina.

« Un héros à l'âme douce »

Biologiste de formation, Oleg Orlov s'engage dans la dissidence au début des années 1980, diffusant d'abord seuls des tracts artisanaux contre l'invasion soviétique en Afghanistan. Quelques années plus tard, il rejoint le groupe à l'origine de la création de Memorial. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance de Lev Ponomarev et de Svetlana Gannouchkina. « C'étaient les années de la Perestroïka, les organisations poussaient comme des champignons », se remémore l'octogénaire, qui se rappelle avoir vu, pour la première fois dans les locaux de Literaturnaïa Gazeta, ce « jeune homme à la chevelure châtin coupée au carré », qui s'est mis à venir régulièrement aux réunions de l'ONG naissante Memorial. Il se mettra à travailler avec elle sur le conflit du Haut-Karabakh, avant de se plonger dans les enquêtes sur les atrocités commises par la Russie lors des guerres en Tchétchénie.

« C'est un militant des droits de l'homme irréprochable, très dur, très honnête. Les gens, comme lui, qui viennent des sciences sont plus structurés. Si Memorial faisait des enquêtes très minutieuses et très documentées, c'est grâce à lui », indique Lev Ponomarev.

Otage volontaire

En 1995, il s'était constitué otage, avec d'autres militants, pour obtenir la libération des 1 500 patients détenus par des terroristes tchétchènes dans l'hôpital de Boudionnovsk. En 2007, il est enlevé avec un groupe de journalistes par des hommes armés et masqués dans un hôtel d'Ingouchie. Il a raconté, par la suite, avoir été soulagé lorsque les assaillants ont commencé à les battre violemment. « Cela a été un soulagement colossal pour moi, quand ils ont commencé à nous battre. Vous comprenez que s'ils nous battent, c'est qu'ils ne vont pas nous tuer », avait-il expliqué dans un long entretien à la journaliste Katerina Gordeeva. Une telle réaction suscite l'admiration de Natalia Morozova, qui y voit « un signe de courage extrême ».

Tout au long de sa vie, son engagement auprès de Memorial a valu à Oleg Orlov de nombreuses poursuites judiciaires, des peines administratives de prison et de nombreuses attaques physiques. Mais ça ne l'a jamais arrêté. « Chez lui, il y a quelque chose de plus fort que la peur. C'est un homme doté d'une énorme conscience », souligne Svetlana Ganouchkina. « Oleg est l'un des rares d'entre nous à se définir comme patriote russe. Ce concept étant monopolisé par les nationalistes, peu d'entre nous se définissent comme tels. Dire qu'il a discrédité l'armée n'a absolument aucun sens. Il a lui-même évacué certains de nos militaires de Tchétchénie », affirme la défenseure des droits de l'homme.

Aujourd'hui, ses collègues s'inquiètent de son état de santé, qui s'est dégradé en détention. Pour avoir accès aux pièces de son dossier pour son procès en appel, Oleg Orlov est emmené quotidiennement au tribunal, ce qui l'oblige à quitter le centre de détention avant l'heure du petit déjeuner et n'y rentrer que tard la nuit, sans avoir droit à un repas chaud. « Une petite vengeance de la part de la juge, parce qu'il a fait de son procès une sorte de tribune », selon Natalia Morozova. « Sa santé est menacée de séquelles irréversibles », il a attrapé un rhume et son audition s'est détériorée, avertit l'ONG.

Amoureux de la nature, pêcheur, adepte des randonnées en canoé en Carélie, Oleg Orlov est aussi peintre amateur. À l'occasion de son 71ème anniversaire, Memorial a appelé ses soutiens à lui envoyer des vœux accompagnés d'une photo d'un tableau qui leur est cher. La branche française de l'ONG prévoit d'organiser une exposition des œuvres du dissident dans les semaines qui viennent.

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Dans sa cage en verre de la salle d'audience du tribunal moscovite où il était jugé, Oleg Orlov était plongé dans un gros livre gris. En signe de protestation contre un procès dont l'issue était déterminée à l'avance, il lisait démonstrativement « Le Procès » de Frantz Kafka, refusant de prendre une part active aux débats, comme le faisaient les dissidents soviétiques.

Seule concession, il a prononcé un « dernier mot », transformant l'audience en tribune : « Nous nous souvenons de l'appel d'Alexeï (Navalny) : ''N'abandonnez pas''. Je voudrais ajouter : ne perdez pas courage, ne perdez pas votre optimisme. Après tout, la vérité est de notre côté. Ceux qui ont conduit notre pays dans le gouffre où il se trouve aujourd'hui représentent le vieux, le décrépit, le dépassé. Ils n'ont aucune image de l'avenir, mais uniquement de fausses images du passé, des mirages de la ''grandeur impériale''. »

« La vérité est de notre côté »

Oleg Orlov était accusé d'avoir signé une tribune contre les autorités russes parue sur le site de Mediapart, qu'il a ensuite traduite en russe et publiée sur Facebook. Il y accusait les troupes russes de tuer en masse les civils ukrainiens et déplorait la « victoire » en Russie des « forces les plus sombres », celles qui « rêvaient d'une revanche totale », après la chute de l'Union soviétique. « Je suis jugé pour un article de presse dans lequel j'ai qualifié le régime politique établi en Russie de totalitaire et de fasciste », a expliqué le militant à son procès. « Cet article a été écrit il y a plus d'un an. À l'époque, certaines de mes connaissances pensaient que j'exagérais. Mais aujourd'hui, il est évident que je n'exagérais pas. Dans notre pays, l'État contrôle à nouveau non seulement la vie sociale, politique et économique, mais il revendique également un contrôle total sur la culture, la pensée scientifique et envahit la vie privée. Il devient omniprésent ».

Depuis la dissolution par la justice de Memorial, en décembre 2021, puis le début de l'invasion russe en Ukraine deux mois plus tard, beaucoup de membres de l'ONG ont été poussés à l'exil. Mais Oleg Orlov a fait le choix de rester. « Il ne voulait pas fuir, il voulait rester dans son pays, mais il n'a jamais condamné ceux qui ont fait le choix inverse. Il m'a même conseillé de le faire », raconte Natalia Morozova, juriste de Memorial, aujourd'hui réfugiée en France.

« Il y a quelque part en lui cette idée selon laquelle il est plus facile pour un homme honnête d'être en prison que de porter, en liberté, la responsabilité de ce que fait son pays. Je pense qu'ils voulaient qu'il émigre pour éviter ce procès et ces discours flamboyants à son procès, qui resteront dans les annales judiciaires », affirme Svetlana Gannouchkina, une autre figure majeure de la défense des droits humains en Russie, placée, comme lui, sur la liste des « agents de l'étranger », et qui a aussi fait le choix de poursuivre son travail à Moscou auprès des migrants.

Lors de son « dernier mot » au tribunal, Oleg Orlov s'est aussi adressé à ses juges : « N'avez-vous pas peur de voir ce que devient notre pays, que vous aimez, vous aussi, probablement ? N'avez-vous pas peur que non seulement vous et vos enfants, mais aussi, que Dieu nous en préserve, vos petits-enfants, aient à vivre dans cette absurdité, cette dystopie ? »

« Il avait conscience des risques qu'il prenait, il avait la possibilité de partir, mais il a décidé de rester. En ce sens, je lui tire mon chapeau, c'est un héros », souligne pour sa part un vétéran de la défense des droits de l'homme, Lev Ponomarev, exilé en France. « C'est une personnalité héroïque avec une âme très douce. Il ne le montre pas souvent, mais c'est quelqu'un de très fiable, qui vient en aide quand on en a besoin », souligne Svetlana Gannouchkina.

« Un héros à l'âme douce »

Biologiste de formation, Oleg Orlov s'engage dans la dissidence au début des années 1980, diffusant d'abord seuls des tracts artisanaux contre l'invasion soviétique en Afghanistan. Quelques années plus tard, il rejoint le groupe à l'origine de la création de Memorial. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance de Lev Ponomarev et de Svetlana Gannouchkina. « C'étaient les années de la Perestroïka, les organisations poussaient comme des champignons », se remémore l'octogénaire, qui se rappelle avoir vu, pour la première fois dans les locaux de Literaturnaïa Gazeta, ce « jeune homme à la chevelure châtin coupée au carré », qui s'est mis à venir régulièrement aux réunions de l'ONG naissante Memorial. Il se mettra à travailler avec elle sur le conflit du Haut-Karabakh, avant de se plonger dans les enquêtes sur les atrocités commises par la Russie lors des guerres en Tchétchénie.

« C'est un militant des droits de l'homme irréprochable, très dur, très honnête. Les gens, comme lui, qui viennent des sciences sont plus structurés. Si Memorial faisait des enquêtes très minutieuses et très documentées, c'est grâce à lui », indique Lev Ponomarev.

Otage volontaire

En 1995, il s'était constitué otage, avec d'autres militants, pour obtenir la libération des 1 500 patients détenus par des terroristes tchétchènes dans l'hôpital de Boudionnovsk. En 2007, il est enlevé avec un groupe de journalistes par des hommes armés et masqués dans un hôtel d'Ingouchie. Il a raconté, par la suite, avoir été soulagé lorsque les assaillants ont commencé à les battre violemment. « Cela a été un soulagement colossal pour moi, quand ils ont commencé à nous battre. Vous comprenez que s'ils nous battent, c'est qu'ils ne vont pas nous tuer », avait-il expliqué dans un long entretien à la journaliste Katerina Gordeeva. Une telle réaction suscite l'admiration de Natalia Morozova, qui y voit « un signe de courage extrême ».

Tout au long de sa vie, son engagement auprès de Memorial a valu à Oleg Orlov de nombreuses poursuites judiciaires, des peines administratives de prison et de nombreuses attaques physiques. Mais ça ne l'a jamais arrêté. « Chez lui, il y a quelque chose de plus fort que la peur. C'est un homme doté d'une énorme conscience », souligne Svetlana Ganouchkina. « Oleg est l'un des rares d'entre nous à se définir comme patriote russe. Ce concept étant monopolisé par les nationalistes, peu d'entre nous se définissent comme tels. Dire qu'il a discrédité l'armée n'a absolument aucun sens. Il a lui-même évacué certains de nos militaires de Tchétchénie », affirme la défenseure des droits de l'homme.

Aujourd'hui, ses collègues s'inquiètent de son état de santé, qui s'est dégradé en détention. Pour avoir accès aux pièces de son dossier pour son procès en appel, Oleg Orlov est emmené quotidiennement au tribunal, ce qui l'oblige à quitter le centre de détention avant l'heure du petit déjeuner et n'y rentrer que tard la nuit, sans avoir droit à un repas chaud. « Une petite vengeance de la part de la juge, parce qu'il a fait de son procès une sorte de tribune », selon Natalia Morozova. « Sa santé est menacée de séquelles irréversibles », il a attrapé un rhume et son audition s'est détériorée, avertit l'ONG.

Amoureux de la nature, pêcheur, adepte des randonnées en canoé en Carélie, Oleg Orlov est aussi peintre amateur. À l'occasion de son 71ème anniversaire, Memorial a appelé ses soutiens à lui envoyer des vœux accompagnés d'une photo d'un tableau qui leur est cher. La branche française de l'ONG prévoit d'organiser une exposition des œuvres du dissident dans les semaines qui viennent.

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